L'utilisation d'un bâtiment historique à des fins d'habitation use également le bâti à long terme. Les maisons en largeur dans la région de Trèves et dans celles du Luxembourg et de la Lorraine existent en différentes dimensions et avec différents aménagements. Dans le Saargau cependant, une chaîne de collines entre la vallée inférieure de la Sarre et la vallée supérieure de la Moselle, elles prennent des dimensions particulièrement importantes. Les sols fertiles et le droit d'héritage qui empêche la division du patrimoine ont fait que beaucoup de constructions imposantes existent encore aujourd'hui. La façade à cinq axes indique à elle seule qu'il s'agit là d'un bâtiment particulièrement grand et représentatif. Le couloir central est en voûte, de même que la cuisine, ce qu indique que le bâtiment d'origine remonte au XVIIIe siècle. La maison a été mesurée de manière détaillée en 1987 et une copie en a été ensuite construite au musée sur un site adéquat. Un véritable problème s'est posé lorsqu'il s'est agit de se procurer les jambages adaptés pour les portes et les fenêtres. Le musée possédait une grande collection de vieilles pierres travaillées issues de différentes démolitions, mais elles suffirent uniquement pour construire les jambages des deux portes charretières. Une indication donnée par l'administration de la circonscription de Trèves-Saarburg a permis de se procurer des jambages adéquats issus de la démolition regrettable d'une des plus belles maisons du Saargau, à Dittlingen près de Merzkirchen.
Quelques pierres manquantes ont finalement été taillées par un tailleur de pierres de Konz, d'après les modèles d'origine. Au mur pignon du nord-est est accolé un appentis qui a été démonté en 1999 à Kahren près de Saarburg. Il est caractéristique par sa couverture de tuiles canal. Ce type de couverture est typique des fermes lorraines, mais vers le nord, on la trouve encore parfois dans le Saargau. L'exemple le plus au nord se trouve à Wincheringen sur le cours supérieur de la Moselle. Les tuiles qui ont servi à couvrir le bâtiment au musée ne proviennent pas d'une production artisanale. Il s'agit de tuiles hollandaises datant des années 30, qui possèdent un « nez de fixation » que l'on accroche derrière les lattes du toit. L’étage supérieur de la maison du Saargau est un appartement dans lequel habite déjà un collaborateur du musée qui, outn, fondée en 1881. La société travaillait dans la viticulture et le commerce du vin, et possédait une distillerie. Les produits de distillation étaient vendus non seulement aux particuliers mais aussi à de gros clients, tels les hôtels, etc. Ils étaient expédiés au départ dans des fûts, puis dans ce que l’on appere l’entretien des jardins de campagne, est chargé de petits travaux de concierge et de surveillance.
Les contenants étaient expédiés par le train comme cela était l’habitude autrefois. Outre les produits typiques pour une distillerie dans une région de viticulture et d’arbres fruitiers, tels le marc, l’alcool de lie de vin et diverses eaux-de-vies de fruits, la distillerie Marx s’était spécialisée dans la production de Boonekamp. Il s’agit d’un digestif amer dont la recette est le secret bien gardé de chaque fabricant, fait d’un mélange de plantes macérées et d’alcool. Ce digestif amer a été commercialisé dans des petites bouteilles typiques sous le nom protégé "Burg Cochem, Marx Boonekamp". L’installation de remplissage pour deux bouteilles de Boonekamp à la fois se trouve maintenant exposée au musée.
Après la fermeture de la distillerie en 2002 et son démantèlement pour cause de réglementations douanières, elle a été transportée en 2005 à l’écomusée Roscheider Hof. La distillerie de fruits était une distillerie à imposition forfaitaire. Il s’agit de distilleries qui, à l’inverse des distilleries licenciées, ne sont pas sous contrôle douanier. Elles ne peuvent distiller, pendant une année d’exploitation, qu’une certaine quantité d’eau-de-vie à partir de matières premières bien définies. Ces produits doivent être imposés et vendus à l’administration fédérale qui a le monopole des eaux-de-vies à un prix fixé et subventionné (indemnisation). La quantité d’alcool dépassant celle fixée constitue le bénéfice du distillateur. "Indemnisation" ("Abfindung" en allemand) signifie aussi que le distillateur doit se contenter d’elle seulement si le produit obtenu est moins important que prévu.
L’exposition de distillerie dans la ferme du Saargau est répartie dans trois pièces : la distillerie, une salle de préparation et la pièce de vente. La distillerie se trouve dans une construction annexe de la ferme du Saargau. On peut y voir la chaudière à vapeur, l’alambic et le refroidisseur. Dans la salle de préparation avec l’installation de remplissage de Boonenkamp, le placard des étiquettes, l’appareil de laboratoire, etc., les bouteilles étaient préparées pour la vente puis elles étaient transportées dans la pièce de vente contenant des grandes étagères murales, un comptoir, des matériaux d’emballage, etc., pour être vendues aux clients.
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